Anoblissement du Renart des Mers, Messire Godefroy de Volvent

Kiss et Ode, ainsi que Della avait guidé la petite troupe afin de les guider jusqu'à la jolie ville de Cosne. Ils avaient fait le trajet en charrette, de nuit, et le petit Gaby avait semble t'il pas trop apprécié le voyage. Il n'avait pas arrêté de pleurer, la coupant dans son sommeil. Della avait quant à elle assez bien dormi apparemment.

A l'arrivée à Cosne, Maelle avait reçu la permission d'aller se promener à sa guise, du moment qu'elle se présente au château à l'heure, voire un peu en avance. Elle avait donc profité de la journée pour visiter la ville, usant sans crainte ses nouvelles chausses.
Elle avait passé un long moment près du lac, en regardant sa surface avec fascination. Elle avait aussi un petit moment à la taverne avec Kiss, faisant une courte sieste, épuisée par la courte nuit et par sa longue promenade.

Cependant l'heure était venue de se rendre au château, et même si elle serait resté plus longtemps près du lac, elle alla rejoindre Ode et Kiss.
Enfin, elle voulait, mais on ne lui avait fait voir le château que de loin, et elle ne savait pas où elle devait aller.

C'est donc dans un état... pas très présentable, que la fillette pénétra dans la grande salle de réception. Elle qui n'avait vécu que dans son couvent, elle ouvrait de grands yeux en regardant autour d'elle. Elle avait les cheveux en bataille, sa longue tunique avait un nouvel accroc et ses chausses étaient couvertes de poussières.
Apercevant Kiss, ainsi que Della dans la grande salle, si belle qu'elle osait à peine avancer, elle courut vers eux et s'accrocha à la jambe de Kiss, se cachant à moitié derrière, jetant un coup d'oeil toutefois curieux au jeune homme qui se tenait présent avec eux, ainsi que Lison qu'elle avait entr'aperçu dans une taverne.

Ce fut mon cher Séverin qui me sortit de ma rêverie. Mais à quoi donc rêvais-je ? Héhé...bande de petits curieux...

Séverin était avec Asch, le cousin dont je me sentais le plus proche. A lui, j'avais confié bien des choses que peu savaient encore. A lui, j'aurais confié ma vie s'il l'eut fallu car je le savais droit et rigoureux et juste et respectueux. Et c'est donc un sourire empli de tendresse que je lui adressai alors qu'il franchit la porte et vint me poser un baise-main.
Nous nous ressemblions lui et moi, tant physiquement - même cheveux, mêmes yeux et regard - que moralement.
Nous partagions les mêmes valeurs et notre sens du devoir était élevé.
Bonjour Séverin...tu es resplendissant, toi aussi...quelle élégance, mon cher.

Mais non, comme tu vois, Godefroid n'est pas là mais il ne tardera pas, j'espère.
Remarque...ajoutais-je sur le ton de la confidentialité...s'il ne vient pas, nous trouverons bien un autre Renart pour prendre sa place. Et je partis d'un petit rire amusé.

Arriva Lison.

Ah tiens, justement...quand on parle du Renart, on en voit la dame.

Bonjour Lison ! Je vais très bien et toi ? Comment va Ni...Oups, je me mordis la langue, sachant que ce sujet allait contrarier Séverin et donc, je me rattrapai...va Gody ? Il va arriver ? Et j'offris un autre sourire à mon cousin, histoire de me faire pardonner.

Ce fut le tour de Kiss...et là, je glissai un regard vers Séverin à nouveau. Le pauvre était bien malmené...Je le comprenais très bien. Et là, nous mettions le doigt sur une différence entre nous, pour moi, la famille passait avant tout même avant l'honneur. Mais ça, personne ne le savait au risque de me faire prendre à mon propre piège. Je voulais que les Renarts gardent de moi l'image de la chef de famille dure et inflexible. C'était indispensable si je voulais mener toute la troupe sur le droit chemin.

Haha, Kiss...mon ami Kiss, sois le bienvenu en cette belle journée.
Et je l'invitai à nous rejoindre aussitôt, évitant pour cette fois le claquage de bisou sonore sur sa joue droite. Nous n'étions pas en taverne...Ce fut à ce moment là que déboula une magnifique petite fille - pas très propre - aux grands yeux, Maelle.
Maelle, fille du Seigneur Snell, avait été confiée à la garde de Kiss et Ode pendant l'absence de son père.
Je l'avais rencontrée lors de notre récent voyage et elle m'avait fait fondre, comme tous les petiots qui croisaient ma route.
Elle aussi eu droit à un sourire mais il me fallait bien admettre que sa tenue laissait à désirer. Histoire de rattraper le coup, discrètement, je glissai derrière elle et avec délicatesse, essayai de mettre un peu d'ordre à sa chevelure. Se faisant, je lui murmurai à l'oreille : Ne bouge pas, je ne te ferai pas mal, je veux juste attacher tes cheveux défaits.
Cela fait, je lui adressai un clin d'oeil avant de jeter un oeil vers la fenêtre...je commençais à me demander quand arriveraient les principaux intéressés, à savoir le Baron, le Héraut et le fieffé.

Maelle ne faisait jamais attention à son apparence. Il faut dire aussi qu'elle n'avait jamais eu de mère pour l'éduquer dans ce sens et au couvent, ce n'était pas la priorité, elle devait juste faire attention à ne pas déchirer ses affaires. Alors qu'elle se cachait derrière Kiss, Della passa derrière elle, et essaya de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure. Maelle baissa le regard un court instant, un peu honteuse d'être si mal mise dans un si bel endroit.

Kiss se baissa vers elle et déposa un baiser sur son front ce qui la rassura provisoirement. Il la présenta aux autres, mais en fait seul l'étrange jeune homme ne la connaissait pas. Elle lui adressa donc un petit sourire timide.

Maelle était heureuse d'avoir la chance de se trouver ici avec ses amis et puis d'assister à ce genre d'événements. Alors sa joie fut plus grande encore lorsqu'elle vit apparaître son ami si cher à son coeur. Elle n'eut même pas le temps de dire "ouf" qu'il la soulevait déjà dans les airs, l'arrachant aux mains experte de Della qui tentait de la recoiffer. Elle éclata de rire, nouant ses bras autour du cou de Crox. Bien entendu, il remarqua tout de suite sa tenue peu présentable pour cet événement, et il proposa de remettre tout ceci en ordre.
Elle lui adressa un sourire resplendissant, ses yeux d'un vert profonds brillant, comme jamais.

- Je voulais recoiffer un peu, mais j'ai pas réussi à trouver Ode. Tu sais où elle est?

Et les voilà parti en croisade, chercher Ode! Maelle avait mit sa main dans celle de Crox et marchait joyeusement à son côté. Il était égal à lui-même et elle l'aimait bien quand il était comme ça.

Soudain Crox fit signe à quelqu'un de sortir de sa cachette et de les aider dans leurs recherches. Elle ne le connaissait pas évidemment, mais lorsqu'il dit son prénom, son visage s'éclaira et elle effectua une petite révérence avant de plaquer un bisou sur la joue du garçonnet.

- Jullius! Je suis trop contente de te voir! Je m'appelle Maelle. Tu sais je connais bien Alycianne, c'est une copine à moi et elle m'a parlé de toi!

Elle lui adresse un sourire resplendissant. Enfin quelqu'un avec qui jouer!

Tristan salua distraitement le jeune garçon qui courait dans la salle et plongea son regard dans les yeux captivants de Della.

Citation :

Vous nous aiderez à prier, n'est-ce pas afin d'attirer la bénédiction du Très Haut sur mon cher frère et sur nous tous

Une bénédiction me semble particulièrement appropriée. Il est en effet très important d'invoquer l'esprit du Très-Haut pour protéger et guider notre Godefroy dans les épreuves et les responsabilités qui l'attendent.

Tristan se disait que Godefroy en aurait encore plus besoin tant sa situation familiale nécessitait une régularisation urgente en bonne et due forme.

Citation :

Au fait, connaissez-vous le Baron de Seignelay ?

Tristan ne connaissait qu'un seul Baron, le Baron d'Arquian, son ancien Chambellan, son maître à penser.

Ah non Della, je ne connais pas ce Baron. Je me fais une joie de le rencontrer.
En attendant, que diriez-vous d'un petit raffraichissement ?

Je fis une petite moue à Tristan.
Tsss...vous êtes incorrigible, mon ami ! Et passant mon bras sous le sien, je fis quelques pas vers la fenêtre. Mon intention était double, à la fois, changer les idées de Tristan et surveiller les arrivées de ceux que je trouvais un tantinet tardrou.

Je vous ai dit, pas de vin avant la fin de la cérémonie.
Un petit rire accompagna mes paroles et une fois devant la fenêtre devant laquelle je me plantai : Tristan...savez-vous que ce jour est pour moi, très important ? Savoir que Beaumont va enfin nous revenir...Ce ne fut pas une mince affaire mais grâce au ciel, le Baron Theognis a fini par entendre raison...

Oh, n'apercevais-je pas un peu de mouvement, là, vers l'entrée ? Je tendis le cou pour voir mieux...