Et un enfant de plus !

Citation :

A vous, Della de la Mirandole,
De nous, Leha Giffard,

Salut vous va !

Je suis navrée d'avoir dû vous écrire concernant cette histoire de saisine, j'espère que vous comprendrez qu'il ne s'agit que de ma formation. D'ailleurs aucune décision ni vote ne sera émis de ma bouche, chose qui m'arrange bien. J'essayerai de vous tenir au courant de l'avancée de la plainte.

Mais ce sont des affaires de famille qui me font écrire aujourd'hui.
Vous le savez surement, mon père est très occupé, et rien n'a changé pour lui si ce n'est que sa couronne est devenue encore plus lourde qu'avant. Malheureusement, le temps me manque à moi aussi, et les taches familiales qu'il me déléguait jusqu'alors se font trop nombreuses. Parmi elles, la plus importante de toutes est l'éducation de ma jeune soeur, Prudence. Elle a à peine neuf ans, mais déjà les vautours tournent autour d'elle, car en tant qu'héritière unique de notre père, elle est un très bon parti. Comme vous vous en doutez, hériter d'un marquisat ne sera pas chose facile, il lui faut une très bonne éducation pour cela, mais aussi apprendre à vivre à la Cour.
Vous comprendrez que la cour du Maine n'est pas la plus réputée, et Paris est loin de moi, je ne peux me permettre de l'y emmener pour qu'elle fasse ses armes.
Alors je me permets de vous demander un service : auriez vous la gentillesse de prendre la jeune Prudence sous votre aile, cousin et vous ? Bien sur, mon père vous fournira de quoi payer les dépenses incombant à son éducation (et surtout ses robes, si je lui ai bien appris une chose, c'est le goût des beaux tissus), même si je doute que vous soyez dans le besoin. Vous êtes mère, je suis sure que vous seriez la plus apte à fournir à ma soeur une éducation digne de son rang, et la cour bourguignonne est très célèbre. Ni mon père, ni moi ne pouvons à l'heure actuelle lui offrir ce qu'elle mérite, et nous pensons à son avenir.

N'hésitez pas à refuser, je ne me froisserai pas, je sais qu'une enfant de cet âge est une lourde charge, surtout que vous devez veiller sur votre famille déjà.

Amitiés,

Citation :

Très chère Leha,


Le bonjour vous va !


Il est toujours agréable de recevoir des nouvelles de la famille, merci.
Tout d'abord, je vous rassure en ce sens que je ne vous en veux nullement pour la tâche que vous avez à exercer et qui inclut aussi l'envoi de courrier désagréable à votre famille. Je vous remercie d'ailleurs pour votre sollicitude et ne rejette pas la proposition quant à recevoir des nouvelles.
Ceci est dit.

Nous sommes touchés, Kéridil et moi, de la confiance que votre père et vous placez en nous. Pour cela aussi, nous vous remercions.
Nous avons pris le temps de discuter de votre demande et nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il nous sera plaisant de recevoir votre soeur, chez nous, afin de lui donner l'éducation qui sied à toute jeune fille de sa condition.

Nous nous engageons donc à prendre sous notre aile, la damoiselle Prudence Giffard et à lui prodiguer soins et enseignements dignes de sa personne.

Je me dois quand même de vous dire qu'aujourd'hui, je vis en Orléans, auprès de Kéridil. Il est Duc d'Orléans et ma place est à ses côtés.
Toutefois, je peux vous assurer que la cour orléanaise est une cour plaisante et ô combien noble. Plus calme que celle de Bourgogne, bien entendu, mais tout aussi haute en couleurs ! Il conviendrait donc que Prudence s'installe pour quelques mois à Montpipeau, si cela ne vous contrarie pas afin que dès à présent, elle puisse goûter aux aspects particuliers de la vie qui l'attend.

Vous avez ma parole que nous mettrons tout en oeuvre afin que cette jeune enfant vive en toute sécurité, qu'elle soit traitée comme son rang l'exige et qu'elle reçoive l'éducation qui fera d'elle une jeune fille exemplaire.
Comptez aussi sur moi pour éloigner tout rapace qui voudrait en faire son menu !
Elle restera pure et digne aussi longtemps que notre Cousin, son père, ne l'aura menée à l'autel.

Pour ce qui est des robes, elle sera gâtée puisque depuis la saint Noël, j'ai ma propre couturière, une jeune femme talentueuse, Clarinha ! C'est un cadeau de mon cher époux ! N'était-il pas merveilleux ? Pardon, je m'égare...

Ainsi donc si Julien et vous avez arrêté votre décision, nous accueillerons Prudence à bras ouverts, comme notre propre fille, au sein de notre famille.

Nous sommes en attente de vos nouvelles.

Que le Très Haut vous bénisse.

Amitiés,

Citation :

Chère Cousine,

Nous sommes tout simplement honorés que vous acceptiez de vous occuper de Prudence. J'espère que vous ne nous tiendrez pas rigueur de notre incapacité actuelle à nous charger de son éducation.

Si vous êtes toujours d'accord, Cousin et vous, je pourrai l'accompagner jusqu'en Orléans aussitôt que vous le voudrez. Il sera bon de revoir un peu le duché où j'ai grandi, et je ne souhaite pas que la séparation soit trop brutale pour elle.

Je dois vous mettre en garde, elle est extrêmement réservée. Je ne serais pas surprise qu'elle ne dise pas un mot pendant les premières semaines, il nous a fallu beaucoup de temps pour instaurer une relation de confiance. Derrière cette façade de timidité qui s'est construite avec les années, Prudence cache néanmoins un esprit alerte et une douce intelligence, ce qui, je l'espère lui permettra de plus tard faire partie intégrante de notre monde qui semble tant l'effrayer aujourd'hui.

Lorsque nous serons en Orléans, nous pourrons vous la présenter convenablement, et régler certains détails.

Encore une fois, Cousine, merci beaucoup.

Cordialement,
L.G.

Citation :

Ma Cousine,


Le bonjour vous va !


Nous ne reviendrons pas sur notre décision, votre soeur Prudence est la bienvenue chez nous.
Nous serons très heureux de vous revoir également et j'espère que vous prendrez quelques jours de repos à Montpipeau avant de reprendre la route. Nous pourrons, si le temps est clément, faire quelques promenades ensemble, avec Prudence, afin de faciliter pour elle, ce passage d'une famille à une autre.

Venez quand cela vous agrée.
Le Sacre du Roi étant terminé, je dispose de plus de temps, à présent et ne suis plus tenue avant un bon mois, par mes obligations à la Cour. Bien entendu, Kéridil est souvent occupé mais il prendra le temps de vous accueillir malgré tout, la famille est une institution sacrée que nous ne devons pas négliger.

Donnez-moi de vos nouvelles lorsque vous vous mettrez en chemin.
Vos chambres seront prêtes à votre arrivée.

A bientôt.

Que le Très Haut vous protège.

Amitiés,