Mariage de Godefroy et Lison

Tristan entra dans la chapelle pour les préparatifs du mariage.
Il prit le livre des Vertus et commença à le feuilleter pour choisir la lecture qu’il ferait. Il sourit lorsqu’il tomba sur le texte suivant :

Citation :

L’épouse devra obéissance sans faille à son mari. Elle veillera aux taches ménagères, à ce que la maison soit toujours propre et en ordre. Elle fera de bons petits plats à son mari, s’occupera des enfants et fera attention à ce qu’ils ne dérangent pas l’époux lorsqu’il rentrera.
Elle se donnera corps et âme aux désirs de son époux, sans jamais rechigner, sans prétexter de maux de tête ou de quelconque fatigue.

Evidemment, il s’agissait d’un faux texte, écrit par Tristan et ses amis lorsqu’ils étudiaient au séminaire, pour faire une blague à leur professeur. Celui-ci ne s’était pas laissé duper. Mais peut-être pourrait-il essayer de le placer lors de ce mariage ?

Tristan éclata de rire, tout heureux de sa farce.

Aria et Ethel se promenaient toutes éblouies par les merveilles dont recelait le lieu. Aria cru voir un mouvement, s'arrêta et revint en arrière avant d'apercevoir Frencois assit devant l'orgue. Il semblait émoustillé et elle attendit qu'il en joue pour venir le voir discrètement. Elle l'écouta tout sourire et applaudit quand il eut fini. Elle éclata de rire quand il sursauta. Il ne l'avait pas vu et avait manqué de tomber du tabouret.

Bonjour Frencois Toujours en riant Comment allez vous ?

Pendant que Frencois jouait, qu'Ethel se promenait, un homme de belle allure entra discrètement et alla s'assoir au plus près de l'autel. Elle se releva et si dirigea vers lui. Après tout autant se tenir compagnie. Il était entrain d'observer les lieux quand à quelques pas de lui elle lui dit.

Bonjour messire Elle inclina la tête en souriant avec respect avant de continuer Je me présente je suis Aria, une amie des futurs mariés. Pardonnez moi de ne pas vous avoir interpellé avant je devais être pensive.

Faflo suivit Pascal jusqu'à la chapelle.
Elle salua les personnes présentes et se dirigea vers Ethel, la seule personne qu'elle connaissait dans cette assemblée:

Bonjour Ethel, c'est un plaisir de te revoir!

Elle la bisa chaleureusement.

J'ai eu peur d'être en retard.. mais c'est bon, le cérémonie n'est pas commencée.

Elle chercha du regard d'autres personnes connues.

Y aller ? Ne pas y aller ?
Cela faisait quelques jours déjà que je mettais ces deux questions en balance.

Depuis la visite de ma chère Pétronille(*), je gardais une rancune tenace contre mon frère.
Sa façon de traiter mon amie et cette arrogance qu'il avait affichée, prétendant que tous visiteurs devaient lui être annoncé à lui, pour qu'il donne son accord, m'avaient mise en colère. Une colère noire, faut-il le préciser ?

L'anoblissement de Godefroid avait eu sur lui un effet déplorable. Il se pensait maître de Beaumont et semblait vouloir tout régenter. J'en arrivais à me sentir étrangère sous mon propre toit.
Qui avait refusé le rang de chef de famille à la mort de Eldwin, prétextant qu'il n'était pas fait pour ça ? Godefroy...
Qui avait remué ciel et terre pour que Beaumont lui soit octroyé ? Pas Godefroy, moi.
Qui avait lié sa vie au suzerain de ces terres, pour asseoir plus encore cette allégeance ? Moi.
Et qui se prenait pour un dieu ? Godefroy !

Alors, j'attendais...J'attendais que la saison reprenne et que les vignes demandent ouvrage et soins. Qui les leur donnerait ? Pas moi !
Non, moi, à cette saison-là, je ferais mes bagages et m'en irais à Railly, vivre tranquillement, en attendant mon mariage qui, je l'avoue, me tardait de plus en plus.

Ce matin, jour du mariage, je penchais pour le "J'irais pas".
D'ailleurs, pas coiffée, pas habillée non plus, je me prélassais devant un délicieux feu crépitant.

Puis...je repensai à Lison et à ces rubans.
Qu'avais-je contre elle ? Rien. Absolument rien.
Lison était douce et calme, généreuse et sympathique.
Elle semblait heureuse avec Gody. Et elle paraissait une excellente mère pour cette merveille qu'était leur fille.

Alors, je quittai mon doux nid, j'appelai Aelys, la pria de m'habiller, de me coiffer et...


Deux heures plus tard.

Comme j'aimais cette chapelle !
J'y tenais parce que c'était une fierté de mon défunt frère, Eldwin.
Ciel, comme il me manquait encore.
Les jours qui passaient n'avaient pas raison de ma douleur et de ma peine, pas plus que de cette grande solitude qui me dévorait l'âme.
C'était sans doute une des raisons qui me faisait m'accrocher à l'union avec le Baron...briser cette solitude, au moins un peu.

Tristan était là, sourire aux lèvres, regard apaisant. Juste comme je l'aimais.
De nombreuses personnes étaient déjà arrivées et je me demandais s'il ne faudrait pas en laisser un peu dehors, les murs n'étant pas extensibles.
Je n'en connaissais qu'une seule, Monseigneur, à part évidemment la famille.
C'est vers Monseigneur que je me dirigeai, près de la porte.

Là, un sourire sincère aux lèvres, je la saluai.
Bonjour Monseigneur.
Ravie de vous voir à nouveau à Beaumont.

Puis, je remontai l'allée courte et vins dire bonjour au Chapelain.
Mon cher Tristan, c'est toujours le même plaisir de vous voir !
Je l'observai un peu...Mais dites-moi...vous avez l'air en forme !
Je ne vois pas le marié...viendra-t-il ?
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(*) Voir Gargote ou RPartage , Renart mais pas Goupil.

Tristan était monté au clocher et sonnait les cloches à toutes volées. Il annonçait ainsi un événément heureux, un mariage.
En effet, en ce jour Godefroy allait se marier contre Lison. Ou avec, il ne savait pas trop comment il fallait dire.
Après cet exercice sportif, il redescendit pour accueillir les premiers invités.

Il embrassa sa belle Ethel,
Bonjour ma chérie, tu as trouvé le chemin du château ?

et fit la bise à Aria, la fameuse tavernière qui n'avait jamais de bière dans sa taverne.
Tiens, tiens, quelle surprise. Alors on vient ici pour trouver quelque chose à boire ?

Il alla vers Della, lui prit les mains et les porta à sa bouche pour les baiser.
C'est toujours un grand plaisir que de vous voir. Mais vous vous faites rare ces jours-ci ...

Il alla également saluer les hommes qu'ils ne connaissaient pas.
Bonjour Messires, soyez les bienvenus dans la demeure du Très-Haut.

Puis il finit par l'Evêque. Il s'agenouilla et baisa sa bague.
Monseigneur, acceptez mes excuses les plus plates. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour mes propos de l'autre jour. Et je vous remercie pour votre action qui me permet de célébrer un mariage icelieu.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je m'en veux. Que Saint Aristote vous protège.

Les invités commençaient à arriver. Aria discutait toujours avec l'homme près de l'autel quand elle se fit bousculer, manquant de perdre l'équilibre. Elle se retourna à la voix qui s'excusait.

Ah c'est vous ! Vous le faites exprès dites m.. ?

Mais Victor était déjà parti la laissant là. Elle fit le moue, mais sourit aussitôt quand il sortit sa flûte et accompagna l'orgue. Quel plaisir pour les oreilles d'Aria qui n'avait jamais entendu ces deux instruments ensemble.

Alors que l'homme avec qui elle discutait écoutait pensif, des voix s'élevèrent. Elle chercha leur origine et n'en fut pas étonnée, là où se trouvait Tristan il y avait toujours du raffut. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres d'Aria quand il lui fit la bise en lui lançant la petite pique habituelle.

Hé bien figurez vous que j'essaye de me modérer ! Mais vous donc je vous retourne la question ?

Elle rit et s'éloigna avant de se faire sermonner se dirigeant vers un mur contre lequel elle s'appuya oubliant les bonnes manières. Elle observa longuement chacun des invités.

Aria allait répondre au Marquis qu'en effet elle aurait apprécié de voir les oreilles de Victor échauffées quand ce dernier revint lui placer une fleur dans ses cheveux. Elle retint le sourire radieux qu'elle allait lui offrir et lui en fit un en coin en échange.

Merci Victor de me rappeler mes origines. La prochaine fois offrez moi...

Victor était à nouveau parti et rabrouait un pauvre malheureux pour des bougies mal placées.

Elle haussa les épaules et sourit au Marquis qui semblait perplexe.

C'était le cousin du marié messire, un taquin mais pas bien méchant.

Citation :

Qu'importe vos origines dame Aria, il n'avait point besoin de montrer tant d'animosité à votre égard.
D'ailleurs le seul point ou je serais d'accord avec lui c'est que vous êtes réellement magnifique dans cette robe, dame.

Elle détourna le regard sentant ses joues rosir. Décidément.. elle devrait emprunter des robes à Lili plus souvent. Elle fut surprise par l'ardeur que mettait le Marquis à la défendre.

Non messire croiser le fer ne sera pas utile je vous l'assure. Il ne cherchait pas à me blesser ne vous inquiétez pas.

Elle rit à sa révérence et avec un sourire charmeur elle prit son bras sans hésiter

Non, je ne suis pas accompagnée enfin je ne crois pas..et je serais ravie d'être votre escorte messire. Comment refuser si bonne compagnie ! Quant à la danse, à ce qu'il parait, avec moi comme cavalière les choses se font d'elles mêmes !

Elle lui sourit avec malice en se promenant à son bras.